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1/ Dans une rue presque déserte aujourd’hui, une jeune femme paraissait très agitée…                      Elle pressait le pas sans pouvoir courir, faute aux talons aiguilles qu’elle avait aux pieds. Le temps était exécrable, il pleuvait dru. On devinait sous son chemisier blanc, devenu transparent avec la pluie, son soutien- gorge de couleur affriolante qui s’imprimait en filigrane sur son corps svelte. À la voir on aurait pu penser qu’elle avait un rendez-vous galant dans le restaurant devant lequel elle passait maintenant, mais à l’évidence : non ! Un accident avait dû venir perturber sa chronologie journalière ; elle avait un ustensile à la main ; un galon de plusieurs mètres en sortait, trainant au sol à sa suite, sans qu’elle fasse quoi que ce soit pour le replier. Quand elle vit dans l’encoignure d’une porte cochère un chat ! Elle fit un arrêt brusque ! C’était donc cela, après quoi elle devait courir… On peut supposer qu’avec son état d’affolement apparent elle devait en avoir des palpitations. Elle s’accroupissait avec une main hésitante, comme si la pauvre bête allait fuir ou se regimber. L’animal au contraire semblait heureux. L’énigme était enfin dénouée, l’animal aussi mouillé que sa maitresse paraissait bien malingre. La femme après avoir jeté de rage, ce qui restait de la laisse dans une poubelle voisine s’en retourna vers un quartier composé d’un groupe de quelques immeubles de standing qui avaient l’air tous semblables.

 

 

2/ Marie s’ennuyait beaucoup dans son quartier plutôt bourgeois. Elle y avait emménagé avec son mari voilà six mois maintenant et ne s’y habituait toujours pas. Semblables en tous points, les trois immeubles de standing qui le composait, affichait une touche de modernisme architectural qui pouvait paraitre plaisant à voir, mais pas forcément à vivre. Aucun commerce ne s’y trouvait, ainsi le quartier était désert la journée. Seuls les week-ends y voyaient du monde circuler. Marie ne pouvant supporter cette tranquillité forcée toute la journée et en l’absence d’un mari trop occupé par ses affaires, avait reporté toute son affection et son attention sur son animal de compagnie. Elle avait donc prit l’habitude de se promener en sa compagnie, allant même bien au delà des limites du quartier. Elle s’y astreignait quelque soit le temps et aujourd’hui celui-ci était tristement pluvieux. C’est ainsi que Marie sous une pluie pour le moins perspicace alla en ville avec son animal en laisse. Elle ne s’était jamais senti ridicule à promener son chat attaché, mis à part qu’aujourd’hui la laisse s’était décrochée et le chat en avait profité pour prendre la fuite laissant dans l’embarras Marie. Elle courait maintenant à sa recherche, la corde sortait de l’ustensile et trainait par terre derrière elle sans qu’elle ne cherche à le ré-enrouler. Elle paraissait vraiment affolée, jusqu’au moment où elle marqua un arrêt si brusque qu’avec ses talons aiguilles, elle faillit bien trébucher sur une plaque d’égout !... Elle s’était accroupie devant l’animal, lui tendant une main mal assurée de crainte probablement qu’il fuit à nouveau ou qu’il se regimbe, mais non… l’animal était plutôt  malingre avec son poil collé par l’humidité ; il se laissa faire et retrouva les bras chaleureux de sa maitresse qui ne demandait que ça ; l’énigme était enfin dénouée. Elle devait en être quitte pour quelques palpitations ! Marie et son chat quittèrent la porte cochère devant laquelle il s’était refugié. L’accident qu’elle redoutait toujours, de voir l’animal passer sous les roues d’une voiture, n’avait heureusement pas eu lieu ; elle en était soulagée. Le patron du restaurant devant lequel elle passa, observait le tableau avec un grand sourire. Marie pensa qu’il devait être heureux pour elle… la pluie avait rendu son chemisier blanc, transparent, laissant entrevoir en filigrane son soutien gorge de couleur affriolante…

 

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