Le texte du mois // Proposition 268 – Jean-Claude

Bonjour, Voici le texte du mois pour la proposition 268 (aequo avec Paul Eric et Johanna). Vous pouvez retrouver la présentation de l'auteur dans la rubrique auteur.

 Proposition 268 – Exercice de style

D’après Jean -Paul Malaval « Un été sous les tilleuls » Éditions Calmann-Levy

La demeure des Dumontel était si vaste, avec ses trois salons, ses dix chambres, ses cinq ou six alcôves servant de débarras et tant d’autres recoins en déshérence, qu’on aurait pu y loger une colonie de vacances.

La même chose dite autrement

I Longue Hésitation Je ne me souviens plus très bien où se trouvait ce genre de manoir des ? Ah oui ! Dumontel … Le chic du chic, c’était les trois grandes pièces qu’on appelle indifféremment salons, living - room ou peut-être même boudoirs. Selon son apparence extérieure, la demeure comprenait un grand nombre de chambres, peut-être une dizaine. D’après ce qui m’a été rapporté, il y avait cinq ou six niches qu’on appelait pompeusement alcôves, en quelque sorte des fourre – tout et encore d’autres compartiments qui n’eussent point trouvé preneurs en cas de vente à la bougie. Si j’en crois ce qu’on m’en a dit, cette vaste maison aurait pu accueillir une escouade de scouts, sils avaient souhaité y séjourner.

II Moi je La maison Dumontel, moi je sais ce que je ferais de cette immensité. Les trois salons seraient aménagés en salles de restaurant. Les dix chambres accueilleraient les touristes de passage. Je leur vanterais le confort des alcôves débarrassées du bazar qui les encombre. Je vois très bien le devenir de ces recoins que le Dumontel néglige : ce sera les compartiments loisirs où j’installerai des consoles numériques dont on peut user moyennant monnaie sonnante et trébuchante. Bref, de ce pas, je vais démontrer au Monsieur Dumontel que mes projets sont consistants et offriront à son manoir l’avenir qu’il mérite !

III Vulgarité - Qu’est-ce qui m’a foutu une bicoque pareille ? Une truie n’y retrouverait pas ces petits cochons dans cette vingtaine de coins et recoins !

- Tout de même, ça posait son monde, ces trois salons, les dix chambres, cinq ou six alcôves et une multitude de recoins dont, hélas, avec l’évolution de la société qui privilégie le fonctionnel, on n’a plus l’utilisation. Ah, mon brave Monsieur, les splendeurs du temps jadis ne sont plus de mise …

- M’enfin, pauvre femme, vous n’allez pas regretter le temps où les Bourges et autres Comtissous tenaient le haut du pavé, pendant que les gens d’en bas crevaient la dalle ! La solution, ma brav’dame ? Le bulldozer, tout ça par terre et qu’on n’en parle plus ! A la place, on va te monter un super hard discount qui fera le bonheur d’une bande de marmots et leurs mamans …

IV Sceptique ou Négatif ? Ce n’est quand même pas un château, tout au plus un manoir, la demeure de M. Dumontel qui n’a rien fait pour la mériter. Elle n’est point immense, mais cependant suffisante pour contenir trois salons, dix chambres et une multitude de recoins, enfin multitude, n’exagérons rien : une douzaine tout au plus et sans grand intérêt, vu qu’on les dit en déshérence, en clair sans attrait pour les éventuels héritiers. Peut-être en occupant le moindre débarras, pourrait-on y loger une colonie de vacances, mais en aucun cas une compagnie du 126ème régiment d’infanterie. Non ! La maison Dumontel, ce n’est pas une si bonne affaire !

V Ignorance Je ne connais pas cette demeure de M. Dumontel. Serait-il possible qu’elle abrite sous son toit dix chambres et trois salons, des alcôves et des recoins dans tous les coins. Mais pourquoi faire ? Des débarras ? Sont-ils en déshérence ? C’est quoi ce truc, la déshérence ? Pas claire, cette affaire ! Paraîtrait qu’une colonie de vacances s’apprête à y passer l’été sous les tilleuls, mais ça, ce n’est qu’une