Jardiner comme un fainéant, et quand même savourer ses propres
récoltes, profiter d’un kaléidoscope de floraisons de janvier à
décembre, voilà ce que promettait l’article qu’il avait sous les yeux.
Pour l’heure, du perron jusqu’à la haie en pagaille, il n’y avait
qu’un vestige de jardin, avec tout de même ça et là en ce mois de
janvier quelques clochettes blanches des perce-neige, ces
indestructibles qui résistent à la médiocrité de leur jardinier.
« Jardiner comme un fainéant », se répète-t-il à mi-voix d’un air
renfrogné, lui qui préfère effeuiller la marguerite plutôt que
désherber des parterres, « c’est ce que j’ai toujours fait, et on voit
le résultat ! ».