J'avance à reculons
de tes bas au mont
de Vénus et je traîne en éclair vite
le retard de mon précoce coït.
Ta douceur mutile mon âme
au jeu des caresses chaudes ta lame
découpe tranche à tranche
la pierre molle et franche
de mon cœur. Où es-tu,
toi, le lieu de mon néant ?
Où te caches-tu,
visage au sec océan ?
Je t'aime à n'en pas pouvoir te chérir.
Je t'aime comme il pleut un rire.
Tu m'aimes à crocs découverts,
le sourire large et la lèvre amère.
Tu me donnes tant
que j'en perds le goût de prendre.
Quand reviendra le temps
immobile où tu te donnais à prendre ?
Je te concentre et me répands
sur ton central séant,
à bord au bout,
au bord à bout,
je me cherche en toi qui me perds,
tu te caches en moi qui n’appaire
qu'aux rayons froids de la mère
qui me naquit morte aux bras de l'éther.
Le ciel est bas,
m'a dit le poète obscur,
c'est la pierre qui bat
et l'air est dur.
Tu voles haut au ras
des pâquerettes, aura
et l'Ennui s'échappe comme un rire
de ta chair bourreau martyr.
Il n'y a de vie que mourante,
goûter en pluie à la détestable amante
c'est la fleurir d'un purin sur.
Tel est mon éloge à la vie que je suppure.