Qu’ai-je donc à regretter ?
Si peu de choses en vérité
Je me suis gorgé des étoiles
Mon Almée, ma Voie Lactée
J’ai bu le vent à ta source
Noyé dans l’écume ambrée
De tes cheveux désinvoltes
La pâle clarté de ton sourire
Comme suave force de loi
Car en un éclair j’étais à toi
Je m’y reprendrais aisément
A ce jeu de vieux enfants
Sonnant des joyeux sanglots
De mes lèvres contre ta peau
Au doux supplice de ce regard,
Foudre emballée dans la soie
Fièrement mené à l’échafaud
Mon cœur est mort chaque jour
Où ton visage s’est posé sur lui
Qu’elle fut belle mon ivresse
A croquer de ton odeur,
A m’épancher de ta chair
Et je maudis ma triste mémoire
La pluie sèche de mes souvenirs
Rendant aride jusqu'à tes courbes
Te réinventant jusqu’à l’infini
Apaisant l’oubli, sage hérésie
Je gifle parfois l’amertume
En remerciant le chemin pris
Et je pleure plutôt ces autres
Sans brasier à leur poitrine
Sans ton souffle dans leur dos
Je peux alors quitter ce monde
Adolescent serein en fin de vie
Peu m’importe la suite en vrai
Déjà immortel au creux de tes reins
Qu’il est doux cet épilogue
A regarder par-dessus mon épaule
Ce chemin pavé de tes éclats de rire
Ce périple insouciant que tu as fait de ma vie