Et voila, à mal maîtriser notre gouvernail,
C'est à la dérive que nous sommes partis.
Une houle agitée nous chahute vaille que vaille,
Ecueils et récifs pointent à l'horizon.
Il aurait mieux valut que les alizés nous baignent,
Lèchent nos voiles et bercent le roulis,
Plutôt que de subir ce vent félon
Hurlant, nous agressant telle une teigne,
Avalant nos vociférations noyées dans sa bruine.
Rochers couverts de lichens nous frôlent dans cette débandade
Et aucun phare à l'horizon pour éviter notre ruine.
Avalant nos espoirs et nos esprits criants chamade,
La tempête pousse notre coquille sans prendre de gants.
Il nous faudrait un miracle pour ne pas finir brisés.
Zone de mort que cette péninsule, arguant
Et gueulant de plus belle, pour mieux nous avaler.