Près de la mare, soudain, une nostalgie…
Quel est ce saut furtif sur les berges humides ?
Le discret clapotis des rainettes timides
Me ramène à l’enfance et ses rêves fleuris…
Souvenir délicieux, fascination étrange
Pour ces corps innocents dans mes doigts enfermés
Contact ensorceleur, que n’ai-je dégusté
Cette caresse plus douce que celle d’un ange !
Plongeant à mon approche en la secrète vase
Vous qui fuyez le jour, princesses des étangs
Pourquoi troubler mes nuits de vos chants lancinants
Ivres d’éternité et de parfaite extase ?
Vous dont les yeux de lune brillent dans le silence
Vous qui savez comment retenir le printemps
Déesses de minuit, oh maîtresses du temps
Rendez-moi les années de ma tendre insouciance !