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Maquillage

fait de rage

de rouge

de râle

Je te prends crayon, pinceau

Tout de go

Pour dessiner autour du soir

Une petite ligne de Khôl noir

Et t'émouvoir

Signifier, redessiner encore

Sans remords

Les félicités de mon amour pandore.

Daïna.

***

Le reflet n'était pas encore chimère.

Elle pouvait encore le dire et s'enorgueillir en sa chaumière...

Pourtant, les dés s'amusaient à se jeter, à se piper, à arc-boutés sur sa tête et ses souvenirs déliés...

Vite, trousse à ombres paupières, détrousse-moi le trait d'union qui aura faveur sur mon mignon...

Je n'aurais jamais esquissé tel trait si l'attrait eut été déjà arrimé sans pourtant avoir voulu jeter l'encre du Khôl noir...

Mais je voudrais t'y voir à l'aube du soir !

Pas de quoi s'émouvoir, la beauté est une fée qui, maligne, tient sa baguette très proprette...

Bien reluquée, pas de souci pour s'en aller vers les cieux .....tout pouilleux ???

Mais non, mais non, trente millions de non, les moutons n'ont pas abandonné leur coton, les chauve-souris, leurs habits de nuit, les hyènes leurs arènes.

Bataille du soir n'est pas désespoir...il n'est que le rêve anticipé d'un matin plus tardif.

Trousse oh ma trousse...chemise....

Daïna.

***

Penchée avidement vers son reflet la dame

Osait espérer, comme à l'accoutumée,

Pouvoir les dégâts rattraper !

Or, la flamme de l'amour baissait

Et ne luisaient plus autant d'ors

Dans les yeux de l'aimé.

Où es-tu, mon ami, mon amant?

Que fais-tu si loin, à l'orient

de notre idylle si chaloupée?

Une habile poudre aux yeux

pourrait-elle le temps heureux

ramener ?

Un trait de khôl esquisse

et le long de ma joue, glisse,

une ondée se pose.

Un frémissement ose

S'emparer de mon coeur,

Il est de retour, je n'ai plus peur.

Marina.

***

Ô rage, ô tiroir,

Qui, dans le noir,

Ne voulut point me rendre mon khôl noir,

Et ne se décida qu'à écraser mon genou,

Qui est maintenant tel un pouilleux gnou

Ecrasé sur le bas-côté.

Comment vais-je améliorer mon relief, si adoré

Par ce bellâtre illustre et aimé?

Par quoi commencer pour paraître,

Telle la belle

Inconditionnelle

De cet apollon?

Vais-je m'échiner à compter les chances

qu'il me reste de le faire s'envoler vers

ces cieux si joyeux et libres et clairs?

Vais-je compter, encore et encore,

les fois où, contre moi, sera son corps,

et multiplier ces émois?

Non, je vais juste m'adonner à l'addiction,

il n'y a de plus belle ambition,

m'offrir à l'amour.

Marina

Tag(s) : #H.S. par thème
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