1er mai
Pour vous ! Un brin de mai
Partout, dans les bois jolis,
Tu t'offres à nos regards ravis.
Blanches et délicates clochettes,
Dans un fourreau de feuilles vertes.
Au gré du vent, tes fleurs, délicatement, dansent,
Exhalant le parfum enivrant, du mois de mai.
Un brin, deux brins, trois brins de chance
Cachée, dans l'écrin d'un odorant bouquet.
Pour vous, j'ai cueilli, tôt ce matin,
Le muguet aux perles de soie et de satin !
Chrystelyne
***
Il court, il court
Cette année le muguet
a montré le bout de son nez
on le croyait à jamais dispersé...
On le cherchait de l'autre côté
le voici devant la maisonnée...
quel mystère l'aura déplacé ?
Comme il semble immaculé
à l'ombre du rouge azalée
serré sous ses feuilles bronzées!
Il a trouvé sa place attitrée
riant dans ses touffes penchées
plus claires qu'une pousse d'été...
Domi
***
De un à dix.
Un brin pour ma biquette
et deux pour sa clochette
trois brins pour mes cheveux
quatre pour faire un voeu
et cinq dans chaque main
six autres pour demain
un de mieux ça fait sept
ça s'ra pour mes chaussettes
et le huitième pour
mon tendre et cher amour
le neuvième je le garde
pour fleurir ma guimbarde
un de plus, ça fait dix
ça s'ra toujours assez
pour me faire un bouquet...
Cloclo
Muguet.
Aujourd’hui premier mai, j’ai reçu un bouquet
Comme porte-bonheur, le modeste muguet.
Pour le garder longtemps, de l’eau fraîche et claire,
Pour le mettre en beauté, un soliflore en verre.
Entre l’herbage des grosses langues vertes
Se cache l’émail de fragiles clochettes,
Petits bonnets de nuit brodés de dentelles
Camouflant leur soie sous des draps de flanelle.
Une note suave s’échappe par bouffées
Dont le dièse épicé me chatouille le nez.
Sitôt le parfum frétille à mes narines
Que s’enfuient les volutes aventurines.
Je chercherai en vain à retrouver l’odeur
A l’affût des effluves tel un enquêteur.
Mais à jouer l’impudique, à persévérer
Les fleurs risquent de perdre leur virginité.
En ma mémoire, un souvenir tenace
De fragrance reste fidèle, pugnace.
S’il m’est encore donné de la rencontrer
Je sais qu’entre mille je la reconnaîtrai.
***
Mai en mer des Sarkasmes
Aux amants, jouait avec la ferveur
Des soleils acrobates
Sur les places
De rencontre
Où sont-ils tombés les jours de ferveur ?
Où, en quel fossé de guerre ?
Où bourgeonne le vin de Constance
Que nous buvions
Dans la douceur de croire ?
Tremble dans la lumière défaite,
Mai de cette année ci !!!
Un nouveau moyen âge
Costumé par Gauthier
En guise de partage
Pour Maîtres hauturiers
Arrimant leurs croiseurs
Au large
Loin des foules crasseuses
Qui dénaturent les plages
Les grandes statues
Masquent leur imposture
Dans la maison de verre
Qui leur tient lieu de serre
Des têtes de cristal
Explosent en silence
En cadence
Banales
Bulles du champagne
Bulles financières
Bulles de la carpe
Bulletin de campagne
Et le chapelier fou
Nous salut
Sa couronne est de houx
Bien venue à bord de la nef des fous
Xavier