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Dans une classe, un professeur et vingt-cinq élèves. Les adolescents doivent faire un exercice d’écriture. La plupart des étudiants aiment ce cours de français. Les filles, surtout, qui constituent septante pourcents de cette classe de cinquième humanité, apprécient ce professeur masculin. D’ici la fin du cours, chaque élève devra remettre un texte. Jusque là, les uns comme les autres ne réagissent pas. Un texte ? Quoi de plus banal ? Oui, mais lorsqu’il s’agit d’y intégrer des mots imposés, cela devient un peu plus difficile.

Le professeur aime observer ses étudiants en plein travail. Des groupes bien distincts se forment et se reconnaissent sans peine.

Les plus imaginatifs et rêveurs n’ont aucun problème. Ils jonglent avec les mots. Ils font danser les rimes et chanter les vers. Ils s’amusent à faire des chatouilles avec la pointe de leur bic qui titille sur la feuille de contrôle.

Puis il y a aussi les petits comiques qui rigolent à enchaîner blagues et charades. Ils se moquent de la tournure de leur phrase, pourvu que les mots imposés y soient.

Mais il y a  également les nostalgiques. Ceux-là font tout pour mettre un maximum de souvenirs miséricordieux sur papier. Un peu comme une thérapie inavouée.

Enfin il y a aussi les scientifiques. Eux, pour se faire remarquer, une fois de plus, n’utilisent pas le bic bleu, comme l’école l’exige. Non ! Ils font un subtil mélange de plusieurs couleurs. Il leur faut doser les différents liquides colorés afin d’arriver à une encre, totalement, unique ! Ils peaufineront leur formule avec un quelconque parfum mijoté.

Pour terminer, il y a les fainéants. Eux, par lassitude, par fatigue, ils gribouillent tous les mots presque les uns à la suite des autres. Il est fort improbable que leurs textes aient une quelconque signification…le professeur a bien dit qu’il n’y a aucun thème si aucun style imposé, alors à quoi bon se remuer les neurones ?

Ah oui ! Il ne faut pas oublier de parler des stressés ! Ceux qui restent sur leur table de travail, à cogiter, à chercher, à penser à tous ces mots. Ceux-là, ils ont un vrai nœud dans l’estomac. On peut croire que, s’ils n’arrivent pas à placer ces mots, la planète toute entière va s’écrouler. Et ce sont ceux-là mêmes qui étudieront la composition du vinaigre afin de trouver la substance qui leur donne le tourniquet. Rien n’est laissé au hasard, tout doit être contrôlé. Ceux-là mêmes qui, s’ils ne trouvent pas solution à tous leurs problèmes, envisageront…de changer d’école, tout simplement !

Tag(s) : #Textes des auteurs
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