Avec son ronron incessant
Et son cortège de flâneurs
Ses effluves longs, saisissants
Fusant des terrasses en fleur,
La rue s’étire à l’horizon
Comme une haie d’accordéons
Egrenant là, quelques flonflons
Au rythme exalté des saisons.
Avec ses fous rires d’enfants
A en craqueler les pavés
Les échoppes des commerçants
Se lovant dans les contre-allées,
La rue foisonne de labeurs,
Du pâtissier jusqu’au coiffeur
Du cordonnier jusqu’au facteur
Sans oublier le vieux traiteur.
Avec ses réverbères hautains
Se déhanchant sous tous les toits
Sous la poussée du vent lointain
Comme de puissants magnolias,
La rue revêt ses apparats
De déesse citadine,
Et dans la nuit, belle Diva
Prend des airs de libertine.
Avec ses passants du bitume
Au bistrot voisin, accoudés,
Rompus à toute solitude
Derrière un café bien corsé,
Pétulante est la rue du Mai,
Comme un essaim d’âmes à saisir
De trottoirs étroits en pavés
Ma rue, ma vie, mon devenir.