Il y avait dans ma rue, le culte de la chaise.
Assis devant nos portes, nous bavardions à l'aise.
La télé n'en était qu'à ses tout premiers pas,
Et les crédits faciles, alors, n'existaient pas !
Chacun disait la sienne, racontait des histoires,
Les plus anciens creusés dans leurs vieilles mémoires.
Des fantômes peuplaient mon sommeil agité,
Des histoires de brigands, de marins naufragés.
Nous formions un grand cercle et dégustions nos glaces,
Les enfants déliraient en faisant des grimaces !
Et lorsque nos paupières commençaient à peser,
Il était temps, hélàs, de partir nous coucher.
Aujourd'hui nos héros passent par Internet !
Nintendo, Web, Ipod ! Ces mots ne sont pas nets !
On n'écrit plus. On surfe, on se téléphone,
Il est bien dépassé mon vieil électrophone !
De la rue de mon enfance, je garde cette image,
De braves gens assis à faire des commérages.
Il nous arrivait même de chanter à tue-tête,
Oui, le soir venu c'était vraiment la fête.
La fête de la musique, peut-être avant l'heure ?
On n'allait pas chercher très loin notre bonheur !