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La pierre transpire l’âme de nos pères

Et roule en des pleurs âpres et effrénés

Sur le parterre souillé, nauséabond, d’un univers

Dont les racines, par la vermine, sont rongées.

Nos oreilles obstruées par des échos  oppressants

N’embrassent plus les voix de nos anciens,

Et se fondent dans un brouhaha véreux et fuyant

Qui n’a de sens que pour les esprits malsains.

 

 

Ecoute la pierre, elle te contera le temps

Où les hommes d’avant, sur leurs terres sauvages

Percevant le frémissement du bois sous le vent,

Appréhendaient la nature et ses présages,

 

 

Où la sève des arbres diffusait les souvenirs

Et leurs feuilles, se déroulant au printemps

Entamaient des litanies avec fougue et désir,

C’était au temps… le temps d’Avant…

 

 

Où le murmure de l’eau et des mers

Propageait les paroles des anciens

Depuis la source jusqu’à l’estuaire

Nous protégeant d’esprits assassins.

 

 

La pierre transpire l’âme de nos pères

Mais nous n’avons plus d’oreille pour l’entendre vibrer.

Leurs voix, dans la nuit, se sont étouffées

Nous laissant seuls dans ce grand univers.


Tag(s) : #Textes des auteurs
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