Du plus loin que je m'en souvienne
je viens d'un pays de pierres
un pays de silence
où gémit le vent.
Où les chèvres, de leur laine
réchauffent les enfants
et dès l'aube peinent
pour leur subsistance.
Je viens d'un lit de solitude
une vallée de larmes
où meurt l'écho de mes pères...
Oh laissez-moi rien qu'une fois
voir l'aube rousse du passé
réveiller les vieilles dunes ;
Ecouter le vent rapporter
de derrière les collines
la voix des âmes disparues.
Laissez-moi m'enivrer
de ce vin d'amertume.
Rendez-moi l'héritage
de cette longue plaine
aux couleurs du couchant !