Comment as-tu fait pour m’apprivoiser ?
En thèse générale, j’étais plutôt sauvage.
J’aimais la solitude et fuyais toutes cages.
Refusant de céder à quelque autorité,
Pourtant, tout doucement, à force de patience,
Tu parvins, une à une, à briser mes défenses.
Et moi, que nul n’était parvenu à brider,
Vaincu, je succombai à ton charme sucré.
Bien sûr ! Tu connus quelques désillusions,
Et souvent le crachin mouilla ton beau menton.
Mais malgré mes jurons et mes irrévérences,
Tu souffris mon humeur avec persévérance.
Un jour, finalement, je déposai les armes.
Lassé de provoquer de tristes mélopées,
Je griffonnai « je t’aime », sur un papier mouillé,
Et ces deux mots tabous étanchèrent tes larmes.
Depuis lors, ton amour m’enserre dans ses mailles,
Mais je n’ai nullement envie de m’échapper.
Pauvre hère j’étais, me voici chevalier !
Promus par mon aimée, sans livrer de bataille.