Une salle des fêtes un peu glauque.
Le maire, BCBG, candidat aux futures élections municipales.
Un groupe de jeunes.
Le Maire :
« Chers amis, chers jeunes ! Avec persévérance j’ai griffonné ces quelques mots cette nuit, il s’agit d’une thèse défendant le projet de promouvoir l’idée de…. ».
Un jeune, ricanant :
Dégage !
Le Maire :
Mais voyons, ne m’interrompez pas ! « L’idée d’apprivoiser, disais-je, ce qu’on a appelé – à tort, bien à tort ! - la racaille… »
Un autre jeune, l’air pas commode :
Racaille toi-même, hé bouffon !
Le maire :
Non, surtout, ne vous méprenez pas ! loin de moi, bien entendu, l'idée de vous traiter de rac…
Des jeunes, riant :
Oh, l’Fils de pute !
Mais , laissez-moi continuer jusqu'au bout ! « … vous, les jeunes de banlieue, n’aspirez en fin de compte qu’à une autorité capable de… ».
Le jeune, de moins en moins commode :
Facho !
Le maire, de plus en plus mal à l’aise :
« Je pense que… », hum, où en étais-je ? ...voilà, comprenez-moi bien : « je pense vraiment que vous avez seulement besoin d’autorité, mais d’une autorité réelle, capable de canaliser, sans la brider, bien sûr, cette énergie fantast... »
Deux autres jeunes s’approchent, menaçants :
On va t’luncher…
Le maire, reculant tout en lisant sa feuille :
… je disais : « canaliser sans brider cette énergie fantastique qui est la vôtre, cette énergie débordante…. débordante et sans tabou CAR sans repaires ! »…
D’autres jeunes les rejoignent et s’emparent du maire:
On lui fait la peau ?
Le Maire, continuant à lire son papier, et se débattant :
Mais écoutez-moi ! Je ne veux qu’une chose : « vous sortir du crachin quotidien de la grisaille de ces guettos de banlieues où ne règnent qu’ennui et désillusion ! J’ai compris la mélopée lancinante de votre musique rappeuse et, et, et… » - où est mon papier ? ah le voilà - «votre musique rappeuse et, et, ah oui : sucrée !» - aïe ! ouille ! Arrêtez ! « si vous votez pour moi je vous promets d’être à votre écoute ! »... Au secours, laissez-moi ! Vous faites une erreur, une énorme erreur, je suis de votre coté – aïe !
Sa voix se perd dans les coulisses, couverte par les huées des jeunes.
« Chers amis, chers jeunes ! Avec persévérance j’ai griffonné ces quelques mots cette nuit, il s’agit d’une thèse défendant le projet de promouvoir l’idée de…. ».
Un jeune, ricanant :
Dégage !
Le Maire :
Mais voyons, ne m’interrompez pas ! « L’idée d’apprivoiser, disais-je, ce qu’on a appelé – à tort, bien à tort ! - la racaille… »
Un autre jeune, l’air pas commode :
Racaille toi-même, hé bouffon !
Le maire :
Non, surtout, ne vous méprenez pas ! loin de moi, bien entendu, l'idée de vous traiter de rac…
Des jeunes, riant :
Oh, l’Fils de pute !
Mais , laissez-moi continuer jusqu'au bout ! « … vous, les jeunes de banlieue, n’aspirez en fin de compte qu’à une autorité capable de… ».
Le jeune, de moins en moins commode :
Facho !
Le maire, de plus en plus mal à l’aise :
« Je pense que… », hum, où en étais-je ? ...voilà, comprenez-moi bien : « je pense vraiment que vous avez seulement besoin d’autorité, mais d’une autorité réelle, capable de canaliser, sans la brider, bien sûr, cette énergie fantast... »
Deux autres jeunes s’approchent, menaçants :
On va t’luncher…
Le maire, reculant tout en lisant sa feuille :
… je disais : « canaliser sans brider cette énergie fantastique qui est la vôtre, cette énergie débordante…. débordante et sans tabou CAR sans repaires ! »…
D’autres jeunes les rejoignent et s’emparent du maire:
On lui fait la peau ?
Le Maire, continuant à lire son papier, et se débattant :
Mais écoutez-moi ! Je ne veux qu’une chose : « vous sortir du crachin quotidien de la grisaille de ces guettos de banlieues où ne règnent qu’ennui et désillusion ! J’ai compris la mélopée lancinante de votre musique rappeuse et, et, et… » - où est mon papier ? ah le voilà - «votre musique rappeuse et, et, ah oui : sucrée !» - aïe ! ouille ! Arrêtez ! « si vous votez pour moi je vous promets d’être à votre écoute ! »... Au secours, laissez-moi ! Vous faites une erreur, une énorme erreur, je suis de votre coté – aïe !
Sa voix se perd dans les coulisses, couverte par les huées des jeunes.