Le réveil sonne. Il va être l’heure de partir. Encore 20 minutes. Le stress monte. Un dîner, c’est juste un dîner. Je me rabâche cette phrase dès que mon estomac fait des nœuds.
Me voilà quasiment prête. Habillée, maquillée, je finis de me coiffer. Un coup de laque, un pique dans mon chignon, j’encadre mon visage de deux mèches de cheveux.
Le réveil sonne à nouveau. Plus que 10 minutes.
Je vérifie mon sac. Portable, carte bancaire, ticket de transport.
Je vérifie l’adresse du restaurant. En bus, je serai dans les temps.
Dans le doute, je vérifie également l’heure du rendez-vous sur mon calendrier. Je ne me suis pas trompée.
La date ? De ce côté aussi, tout va bien, c’est aujourd’hui.
Je mets mes chaussures, j’enfile mon manteau. Mon sac en bandoulière, je me dirige vers la porte d’entrée et c’est parti !
..
Les plaques de cuisson sont-elles éteintes ? Pourquoi cette question, je ne les avais pas allumées. Oui, mais le sont-elles bien ? Je ne sais le dire alors je pars dans la cuisine. Aucun voyant lumineux, je peux m’en aller.
..
La cafetière est branchée ! Mais ça ne craint rien… Si jamais il y avait un faux-contact ou un court-circuit ? Bon, je la débranche comme ça, plus d’inquiétude et puis j’en m’en vais ! Au passage, je jette un dernier coup d'œil aux plaques. Toujours éteintes.
Aller hop !
..
Et les volets ? Oui, je les ai fermés. Tous ? Le loquet, bien rabattu ? Et c’est parti pour un tour complet de la maison. Le salon, les chambres, la cuisine. Les lumières sont bien toutes éteintes, dans chaque pièce. Dans la foulée, je regarde à nouveau la prise de la cafetière pendouiller et les plaques, toujours noires.
Je peux ENFIN y aller.
Sur le paillasson, je tourne la clé dans la serrure, deux fois, et je m’en v…
C’est bien fermé ? Je remets la clé et j’appuie pour sentir la butée. C’est bon !
Oui mais, est-ce vraiment bon ? J’appuie sur la poignée. La porte résiste. Tout va bien !
Oui mais, a-t-elle bien résisté ? Je me pends sur la poignée de toutes mes forces, tentant d’ouvrir cette satané porte. RIEN.
Je fais deux pas. Je regarde ma porte du coin de l'œil… pour un peu qu’elle s’ouvrirait toute seule. NON, cette fois-ci, j’y vais ! Je regarde ma montre. Dix minutes de retard.
Je descends du bus. Il me reste à marcher quelques dizaines de mètres. Bien assez pour me demander si j’ai bien compris. Est-ce bien aujourd’hui ? La bonne heure ? N’ont-ils pas décidé de ne pas venir sans avertir ?
Je pousse la porte du restaurant. Mes amis sont tous là.
Je souffle. Je respire.
Bonne soirée !