En jetant un coup d’œil dans le rétroviseur de la vie, effectivement, ce n’est pas un long fleuve tranquille… Des hauts et des bas ! Chaque époque se singularise par sa mode vestimentaire, ses coupes de cheveux, ses modèles de voitures, ses habitudes alimentaires. Un domaine a marqué ma mémoire c’est celui de la musique. Dans les années soixante la mode était à Tino Rossi. De grands auteurs naissaient Brassens, Ferrat, Brel, Ferré dans la chanson française mais le choc est arrivé avec les Beatles et le rock ! Quels moments inoubliables que d’entendre ces sons nouveaux surnommés yéyé !
Car, effectivement, ce mot figurait dans les paroles : « she love do yé ! yé ! yé ! pour ceux qui s’en souviennent. Ce fut le début d’un changement radical. Les groupes surgissaient de partout avec des succès toujours agréables à écouter. Dès que je rentrais du lycée j’allumais le transistor pour écouter l’hitparade des tubes sans cesse renouvelés dans l’émission Salut les copains ou la radio pirate Caroline. Les Kinks, les Suprêmes, Tom Jones, les Beatles, les Rolling Stones. Pour ces derniers le choc mémorable fut lorsque j’entendis » satisfaction » dans le café ou nous jouions au babyfoot. Un son nouveau sortait du juke box que l’on alimentait avec des pièces de vingt centimes. La basse de Keith Richard résonne encore… On repassait le même morceau tout l’après-midi…Un autre tube cette fois çi entendu dans une boite est resté gravé c’est Hey Jude des Beatles …Pourquoi ? Les mystères de la musique…Avec l’âge un nouveau choc se produisit lorsque j’ai découvert Brassens. Un très grand moment avec la chasse aux papillons. L’orage m’avait émerveillé par la justesse des mots et cette belle histoire d’amour. La musique et les chansons c’est ce qui nous déconnecte du réel pour le monde de l’imaginaire, de la tristesse, de la joie, de l’amour, de l’amitié, de la tendresse tout cela par quelques notes sur quelques mots.
Mais le plus sensationnel des instants qui marquent, c’est maintenant, lorsque mon fils travaillait en Floride …
Pour un séjour touristique nous étions à l’ouest côté golfe du Mexique vers Naples et nous traversions la Floride pour aller à coté de Palm Beach une petite ville au nom de Jupiter, là on notre fils avait son emploi. C’était vers 6h le soir et nous roulions depuis deux heures et le décalage horaire étant là j’avais un peu sommeil. Nous étions sur une trois voies et sur la file du milieu, nous traversions une ville dont je n’ai plus le nom. Les feux ont tendance à durer, et c’est lors d’un arrêt au rouge que je dis à ma femme je ferme les yeux et tu me dis quand ça passe au vert. Je pouvais faire une micro-sieste. Cependant il y a un détail auquel je n’avais pas pensé…Les voitures américaines ont des boites automatiques et on garde le pied sur le frein au feu. Le fait de me détendre m’a fait réduire la pression sur la pédale de frein et un léger boum me fit sursauter ! Je venais de toucher la voiture de devant ! Surpris, je découvris que c’était une voiture de Police !!!…Un grand moment de solitude…Quelques minutes s’écoulent la voiture à les gyrophares allumés maintenant et côté droit, un homme de type mexicain en civil, s’avance en ouvrant sa veste pour me montrer un joli pistolet sur sa poitrine…Puis du côté gauche, le chauffeur, un jeune américain en tenu avec la belle casquette arrive vers moi , je baisse la vitre et lui explique que mon pied a glissé. Je sors pour voir s’il y a des dégâts…rien mais le jeune policier me dit, c’est un véhicule de l’administration il faut faire un constat !
Un trafic intense sur les deux voies de chaque côté. On arrête la circulation pour nous déplacer et garer sur la droite, un parking d’un magasin. On attend quelques minutes et entretemps le sheriff arrive, on lui raconte les faits, puis le véhicule de l’administration… Deux voitures de police puis une troisième. Un monsieur sympa, il regarde la voiture et se demande pourquoi on l’a dérangé mais le jeune policier lui répond que c’est ce qu’on lui a enseigné…Soit, c’est parti pour remplir un formulaire… Le policier en civil sort un appareil photo et nous prend mon épouse et moi les futurs délinquants…Le nom de mon père, ma mère etc…etc…bref vingt minutes d’écritures…Le fonctionnaire à un moment donné en rigolant me dire : ce n’est pas votre journée aujourd’hui ! Il y a des jours comme ça, me voyant un peu stressé il me dit : relax ! Je remplis le document et vous partez ça fera un souvenir…Effectivement une fois le document rempli nous étions libre. Une heure s’était écoulée, une éternité. La probabilité que cela se reproduise est quasiment improbable…
Pour terminer ce thème des instants pas comme les autres l’action cette fois se situe à Atlanta. Un vendredi soir sur une autoroute à 5 voies de chaque côté et c’est mon épouse qui conduit la voiture de location. Un fort trafic et en accordéon. Nous avons un 4x4 et mon épouse le conduit depuis peu. Il faut freiner un peu plus quand le poids est plus important. Ça avance, ça s’arrête bref la circulation du vendredi soir. La vitesse repart et voyant au loin les voitures à l’arrêt je dis à mon épouse freine, freine….Ouf elle stop à 10 cm de la voiture qui nous précède…Hélas la voiture de derrière nous propulse vers l’avant…C’est le carambolage…On sort de la voiture, pas de blessure et en Géorgie il faut attendre l’arrivée de la police. Il fait lourd et chaud et la circulation de l’autre côté reste intense et bruyante. On discute avec les newyorkais de la voiture que l’on a poussé des gens forts sympathiques. Douze voitures sont impliquées mais sans gravité. Et les policiers remontent la file jusqu’à nous. Qui conduisait, permis de conduire, contrat de location et je suis dans un grand moment de solitude lorsque le policier lisant le contrat de location dit en regardant ma femme : Francis c’est vous et se tournant vers moi c’est quoi votre prénom ? …Hugues lui répondis-je car c’était mon deuxième prénom. Au moment de la location on avait précisait que nous étions 2 à conduire mais l’employé avait dit c’est pareil .On imagine jamais être confronté à ce genre de situation. Un vendredi soir se trouver sur la file de gauche d’une autoroute à 5 voies on se sent tout petit… Bref les policiers finissent leur travail et le verdict tombe : les responsables sont ceux qui nous ont poussé car la conductrice n’a pas de permis ! On répare les tôles froissées touchant les roues avec l’aide des newyorkais et la situation se régularise sauf que j’ai tous les témoins qui clignotent au tableau de bord…Je roule doucement bien à droite avec les warning… Heureusement l’aéroport n’est pas loin et nous allons rendre la voiture.
Avez-vous le papier jaune ? Question posée par la réceptionniste au guichet. Effectivement la police nous a délivré un papier explicitant les responsabilités et le remplacement s’effectue sans autre formalité.
Il y a des moments pas comme les autres…