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C’est drôle, je m’apprête à faire ma première exploration dans ce bâtiment. Pourtant, il n’est qu’à vingt kilomètres de chez moi et je le connais depuis longtemps sans jamais y avoir mis les pieds. Curieux de nature, ce genre de bâtisse m’a toujours intrigué et attiré sans que jamais je n’aie osé franchir son seuil.

Justement, c’est ce que je viens de faire et la surprise est de taille. Moi qui suis, comme je le disais, curieux de nature, observer toutes ces vieilleries abandonnées là. À commencer par ce tableau posé sur un chevalet de peintre et cet autre encore accroché à sa cimaise ou encore cet autre abandonné contre je ne sais quoi. Je n’avais pas entendu parler que les anciens propriétaires étaient des artistes… Il faut croire que je ne connaissais pas tout de ces gens dont mes grands-parents me parlaient souvent lorsque j’étais enfant. Il y a de tout dans cette pièce immense, des tableaux, des livres et quelques meubles où des araignées et autres bestioles doivent occuper l’espace, laissé à leur disposition. Mais ce n’est pas cela qui va me rebuter de fouiller même si la philosophie de l’Urbex en interdit la pratique et limite la chose à la seule photographie et aux regards. C’est vrai que cela suffit et qu’il y a matière. La baie vitrée n’a même pas un carreau de cassé, surprenant quand on sait qu’il y a quelques jours un orage de grêle avait fait d’énormes dégâts un peu partout dans le secteur, mais au fil des années, le bâtiment a dû en voir des pires ou au moins de nombreux en restant en place, intacte. Il faut dire qu’avec la barrière d’arbres qui ombre le bâtiment sur la façade, cela a peut-être arrêté la grêle ou en a minimisé ses conséquences.

Mes yeux ne savent où se poser tellement il y a à voir et à observer, dans tout ce fatras. S’il n’y avait eu une multitude de choses aussi hétéroclites que des fauteuils à deux pieds ou à quatre sans dossier, des livres amoncelés çà et là comme abandonnés à la poussière des ans. Le plancher grince sous mes pas et moi qui voyant l’escalier voulait l’arpenter, je dois me méfier s’il est dans le même état que le reste, je risquerais bien de me casser la figure si une marche venait à céder sous mon poids…

Au lieu de ça, je me dirige maintenant vers une porte close sur ma gauche. Elle paraît monumentale, pourtant, c’est une porte d’intérieur… Évidemment elle paraît grande et solide, mais en la poussant, un panneau central sculpté s’effondre en poussière, la poussée peut-être un peu brutale, en a eu raison. Des vers du bois y sont probablement pour quelque chose. Du coup, je n’ai qu’un petit passage pour m’introduire dans la pièce. Je reste stupéfait devant le chambard de la pièce qui devait être une grande chambre. Aussi haute de plafond que la précédente ce qui la rend gigantesque par comparaison aux deux rangées de lits étroits qui s’y trouvent alignés, il y en a bien une vingtaine. Le plus surprenant est que des draps et des couvertures les recouvrent encore en partie quelquefois jetées sur le côté, sous l’effet peut-on imaginer, qu’une peur soudaine ait pu entraîner une fuite précipitée ? C’est toutefois ce qui m’est venu à l’idée en voyant ce capharnaüm, mais je n’ai pas vu tout de suite ce qui vient de me sauter aux yeux…

Tout à l’opposé d’où mon regard avait été attiré quelques minutes plus tôt, je remarquais, à l’autre bout de la pièce, une poutre décrochée du plafond sous le poids de la toiture, elle-même pendante et entièrement noircie par un incendie.

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