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Il était une fois un grand terrain

Jadis, Alexandre vantait le regain

De son pré, celui qui jouxtait la route

Foin de tout cela, les générations ont passé

Le regain n’est plus de mise, sans doute

Car à la place, ont poussé

Des maisons.

 

Paul et Marie ont vu grand

Dame, il faut tenir son rang

Quand on est notaire

On sort de l’ordinaire

Alors, il faut une grande maison

Puis vient le temps des enfants

Élisabeth et François dit Fanfan.

 

Ils étaient inséparables

Dans leurs jeux

Ils bannissaient le Je

Ils ne vivaient que le nous

Leurs jeux interchangeables

Évitaient les remous

De la mésentente.

 

Grandissant en âge

Vint le moment du partage

A toi, le côté Est

A moi, le côté Ouest

Au ciel les nuages

Ignoraient la nuance

Méconnaissant la différence.

 

Ce qui est à toi

N’est point à moi

Et vice versa

Quand on est grands

C’est comme ça

Faut marquer son terrain

Chacun chez soi.

 

Et voilà, comment moi

Le mur

Je suis venu

Pour calmer la zizanie

De Fanfan et Babeth

Devenus fans

De l’inharmonie.

 

De ciment et de pierres

Sans requérir mon avis

On m’a construit

Je suis vilain

A en tomber par terre

Je rêve du temps du regain

Je me voudrais transparent.

 

Entre Fanfan et Babeth

Comme au temps jadis

Je verrais bien l’osmose

De la sœur et du frère

Ne soyez donc pas si bêtes

Revivez les choses

Du temps des beaux jeudis.

 

Faîtes tomber ce mur

Brisez la glace

Dans vos cœurs

Il sera trop tard demain

Tendez-vous la main

Embrassez – vous

Taisez la rancœur.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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