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Il l’avait enlacée…comme souvent, après ses longues heures de pause, Emma s’était laissé bercer, puis aimer sans plus très bien savoir si c’était l’homme ou l’artiste qui la possédait.

Déjà 3 mois qu’ils se retrouvaient dans la bâtisse familiale de Giverny désertée en hiver. Martial y peignait avec une énergie nouvelle depuis leur rencontre. Enfin il savait pour qui s’offrait cette lumière à peine contenue par l’immense verrière surplombant le jardin. Emma.
Sa pâleur le désarmait, ses yeux absents le bousculaient, la finesse de ses bras l’attendrissait…tout en elle le ramenait à sa propre fragilité.

« J’ai soif » dit-elle, tournant vers lui son visage encadré de boucles rousses…
Martial s’empara de la carafe. En observant ses mains menues s’emparer du verre, il ressentit pour la première fois un élan d’un genre nouveau.
Elle était sa muse, sa petite, sa sœur, sa confidente, sa brûlante, sa madone, son miroir de l’âme.

L’émotion l’envahit.

Quel genre de peintre deviendrait-il, ainsi modelé par son modèle ?

Le soir tombait. On était le 5 février 1854.
Dans la lumière qui déclinait, la lueur des bougies se fit plus vive, donnant à la pièce une densité particulière. Un ange passait.
Il sut qu’il aimait.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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