Il est connu comme le loup blanc. Vieux garçon, quasi octogénaire, il a hérité de sa mère de son bout de maison et quelques terres en fermage dont il tire quatre sous.
En outre, sa maman lui a laissé une particularité qui pallie sans doute la solitude : il est soliloque.
Ses pensées proférées à haute voix tournent en boucle. Elles ne sont pas prémonitoires, se limitant à ses occupations de la journée : la boulangère, l’infirmier, l’aide-ménagère ou le scooter qui fait son caprice.
Il fait ses petites affaires, conduit sa vie au jour le jour. Il connaît les nouvelles, en particulier les décès qui, sur le moment, l’affligent, mais à chaque jour suffit sa peine, alors le lendemain, il passe à autre chose.
D’aucuns s’inquiètent de ses conditions d’hygiène et saine nourriture, l’intéressé s’en contente sans jamais se plaindre.
Au final, c’est un bon gars, mon voisin …