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Ah ! oui ! comment ne pas mémoriser ces trajets à répétition qui constituent des moments non négligeables du quotidien…

J’en considère 3 qui ont marqué ma vie. Le lycée, Marseille, Bellegarde.

Le lycée.

C’était à Lille ou je suis né et nous avions emménagé dans des HLM tout neufs, mais à trois kilomètres du lycée. Fort heureusement dans la montée ou je résidais un camarade prenait la même destination et chaque matin nous faisions la route ensemble. Nous étions en fait trois, puisque se joignait à nous, un autre personnage qui habitait encore plus loin et qui avait déjà fait dix minutes de trajet avant de nous rejoindre. C’était l’adolescence et le moment où l’on veut faire comme les grands…fumer une cigarette…Ce camarade allait souvent en Belgique ou le tabac était moins cher et nous offrait la cigarette du matin. Je n’avalais pas la fumée, mais nous prenions le temps de savourer ce moment néfaste pour nos bronches. Le trajet fut d’abord à pied et une bonne demi-heure de marche, puis en vélo ou nous prenions des détours pour avoir des rues sans circulation et enfin en Solex !

Mon camarade André en avait un aussi et nous faisions la course, par tous les temps, avec rarement une chute sauf sur le verglas où nous essayions les dérapages en bloquant la roue arrière et s’ensuivait une belle glissade…Heureusement des barres de protection protégeaient le moteur.

Marseille.

Puis vers dix-sept ans je découvris Marseille ! Mon père ayant eu un cancer du poumon, les médecins conseillèrent un changement de climat celui du Nord n’étant pas adapté. Il fumait ses deux paquets par jour avant d’être opéré…Deux destinations possible pour sa mutation, La Rochelle ou Marseille et ce fut cette ville.

J’étais heureux de découvrir une autre région, le bord de la Méditerranée, mais il fallait quitter ses copains, ses copines…En juin 67 ce fut le grand changement et je retrouvais un cousin et une cousine qui libérait un appartement pour nous le laisser. Nous voici donc dans le 5éme arrondissement de cette grande ville et il fallait bien un solex pour aller au lycée qui était bien plus loin. Le trajet mémorable fut celui que j’entreprenais à chaque vacance pour remonter à Lille voir mes copains.

Heureusement, mon oncle marseillais était transporteur et assurait des liaisons Flandres Provence puisque c’était la publicité sur son camion remorque un Magirus Deutz. Je le contactais pour avoir son accord et je me rendais à l’heure convenue pour partir avec son chauffeur et remonter à Lille.

A cette époque il fallait deux jours pour traverser la France sud nord en camion, et en livrant les marchandises.  Ce voyage me faisait découvrir la beauté de notre pays en traversant tant de paysages pour les vacances de pâques ou de Noel !

Je retrouvais ceux que j’avais quitté… Par contre pour redescendre, le camion de mon oncle n’étant plus là, un de ses collègues transporteur qui lui assurait le trafic nord sud me prenait en charge avec l’un de ses nombreux camions faisant la liaison. Une semi-remorque et un tracteur Mack avec moteur américain Cumins le top des camions ! J’ai gardé cette nostalgie des beaux camions qui ont disparus…Le Bernard et son museau, le Willéme et ses formes particulières, le Somua sa cabine avancée, l’Unic très bruyant…

Deux itinéraires possibles pour cette traversée soit passer par Paris et affronter le Morvan ensuite, soit par Reims et Dijon. Le souvenir concerne ce retour vers le sud en passant par La Rochepot le point de bifurcation pour Paris ou Dijon, un jour de l’an avec 10 cm de neige sur la route…

Le jour se levait, le chauffeur arrête le camion pour aller prendre un petit déjeuner.  Nous sortons de la cabine. Nous faisons quelques pas, un léger craquement attire notre attention…Le camion reculait…doucement…Le chauffeur comprend ce qui se passe et bondit vers la portière et ouvre rapidement avec la clé ! Il s’assied et tourne le volant de manière à faire un angle droit entre le tracteur et la remorque…Ouf la glissade s’arrête net ! Nous pouvons aller prendre le café…

Dans le restaurant Routier, peu de client, et le chauffeur demande s’il y a eu des montées et à priori non car le sol est enneigé. Le chauffeur décide de faire la descente vu l’absence de circulation. Nous remontons dans la cabine et c’est parti non sans une petite glissade contrôlée…Je n’étais pas du tout rassuré bien que la vitesse fût très réduite mais je regardais dans le rétroviseur coté chauffeur et je voyais que la remorque était légèrement décalée vers la partie gauche de la route, un peu en crabe…Je regardais droit devant en me disant comment va faire l’autre véhicule pour passer ?

Mais finalement personne sur la route et ouf ! Nous arrivâmes sain et sauf.

Bellegarde sur Valserine.

Après un troisième licenciement économique, je retrouvais un emploi à Bellegarde dans l’Ain.

43km seulement d’Annecy. Je découvrais que ce trajet ne se faisait pas sur une voie rapide mais une route tortueuse, dangereuse. Il fallait compter 45 minutes…Même en appuyant sur le champignon…Cette route fut sécurisé au fil du temps car elle était le lieu de nombreux accidents. Ce qui est mémorable c’est ce jour d’hiver ou la neige tombait en abondance et vers 19h il fallait revenir sur Annecy. Nous faisions du covoiturage et c’était la semaine ou mon collègue prenait sa voiture.

Départ de l’entreprise, pas de circulation, son véhicule équipé de pneus neige n’a aucune difficulté pour avancer. C’était une Renault je ne me souviens plus du modèle mais un peu sport…

Ce que je ne savais pas c’est que le chauffeur avait pris des cours de conduite sur neige et fait un peu de compétition automobile. Donc sortie de la ville, en slalomant entre les camions bloqués, mais pas de problème. Ensuite nous arrivons sur la 513 recouverte d’un tapis blanc vierge. Tout va bien mais je remarque que la vitesse augmente malgré ces conditions de circulation particulières. Un rond-point était situé à 100 mètres environ et je me dis qu’il fallait réduire la vitesse. Mon chauffeur ne le pensait pas… et c’est en dérapage contrôlé que nous passâmes ce rond-point sain et sauf !

Comme il y en avait d’autres je spéculais sur la façon dont le trajet allait se poursuivre…Je n’ai pas été déçu…Bonne maitrise du véhicule et dérapage dans les règles de l’art…Du jamais vu il n’y avait aucune circulation. Aucun doute, l’apprentissage de la conduite dans ce genre de situation était efficace. Et c’est normalement que nous arrivâmes à Annecy sans retard mais content d’être arrivé.

 

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