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Jojo vit son fils rentrer du bourg en courant, tout essoufflé. Il avait l’air dépité. Jojo se posa des questions silencieuses qu’il ne verbalisa pas de peur de jeter de l’huile sur le feu. Il savait son fils si ombrageux dans ses moments de blues, que la dernière chose à faire était de jouer aux devinettes, c’était un coup à provoquer l’effet inverse à celui désiré.

Avait-il eu une déception amoureuse ? Jojo n’en savait toujours rien au moment où il fut l’heure de se mettre à table.

La famille était réunie et dès le début du déjeuner, il l’observa du coin de l’œil. Son fils semblait bouder autant la conversation que le contenu de son assiette, qu’il avait pourtant lui-même remplie aussi copieusement qu’il l’aurait fait avec un plateau-repas, à la cantine de son entreprise.

Jojo à défaut d’indice précis, se demanda si son fiston avait des déboires financiers. Mais en même temps, il pensa cette cause improbable, son fils était plutôt du genre fourmi. Son silence prolongé raya tous les autres sujets qu’il aurait été utile d’évoquer en famille, mais il se renfrognait de plus en plus et plutôt que discuter, il choisit de quitter la table pour rejoindre le chalet voisin dans lequel il logeait. 

Jojo ne croyait pas à la déception amoureuse, c’était un garçon qui avait toujours eu beaucoup de succès auprès des filles de son âge. Il était grand, de larges épaules, un buste fuselé comme ceux des bodybuilders, qui ne pouvait selon son point de vue, que séduire la gent féminine.

Jojo se demanda ce qu’il allait pouvoir argumenter ou combiner pour le persuader de lui dire ce qui clochait.

Jojo, pensait sincèrement que son fils ne devrait pas être si malheureux que cela, il avait un toit sur la tête, tout ce que d’autres n’avaient certainement pas, sauf que pour le fils, avoir un toit sur la tête n’était pas tout, encore fallait-il que le plancher ne soit pas pourri sous ses pieds.

Lorsque Jojo arriva au chalet pour lui parler d’homme à homme, il trouva son fils prostré, assis, les coudes sur la table et la tête dans les mains. Il ne savait quoi dire, mais à peine avait-il fermé la porte, que son fils se relevant de sa chaise lui lança à brûle-pourpoint qu’il venait d’être licencié de son entreprise, pour raisons économiques.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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