Il hante le gris de ses souvenirs.
Les méandres de son amnésie
le plongent dans l’angoisse,
l’abysse,
le non-lieu.
Il attend.
Perpétuelle, sa quête oublie son objet.
Aux aguets, toujours surpris,
sa peur le consume.
Seul, infiniment seul,
le fardeau de son cœur
l’arrache à la paix.
L’étincelle unique de ce néant
se cache
dans les yeux pâles.
Il les capte, en une nanoseconde,
s’y accroche, s’y amarre,
Le bleu tendre l’envahit, restaure
les fêlures de son âme.
Deux univers se confondent,
et disparaît la perverse éternité.
Ils planent dans un cosmos aveugle
où resurgit leur réalité.
Le vide,
ce vide insupportable,
s’emplit d’amour,
leur Amour.
Elle, toujours seule, et elle seule, sait.
Il se saisit de son image,
l’enfouit, la préserve,
reculant le moment fatidique
ou le gris repoussera la lumière.
Le gris revient toujours.
Elle,
elle s’en retournera dans son réel,
encore plus seule,
engloutie par le doute.
Mais reviendra ce jour,
où le temps se défait,
dans les yeux pâles...