P207 Armelle – L’attente

10 ans de solitude pesante à attendre un sourire, un baiser, une caresse, une étreinte.

10 ans au cours desquels le temps se montre -à sa guise- interminable ou surprenant de rapidité.

Et enfin, une belle rencontre. LA rencontre, ai-je peut être pensé trop vite. On ne se refait pas : bélier-impatiente que je suis, je fonce tête baissée. Et je m'amourache tout aussi vite.

Tu n'apprécies pas vraiment, Tu me dis rapidement que nous ne formons pas un couple.

J'attends.

Je persiste. Au nom de quoi d'ailleurs ? D'une, de 2 nuits passées ensemble ? De quelques baisers à la volée ?

Puis, tu quittes la ville pour aller vivre à 60 kms de là. Je ne vais plus devoir attendre un, 2, 3 jours pour te revoir, mais une, 2, 3 semaines. Qu'à cela ne tienne !

J'attends.

Nous nous retrouvons, même si moins fréquemment qu'avant. Si nos lèvres se frôlent parfois, des baisers fougueux ne s'ensuivent pas.   Si nos corps se rencontrent souvent, ils s'étreignent rarement.

Mais, je m'accroche et patiente. Tu seras amoureux de moi un jour.

J'attends…

que tu m'effleures, que tu poses ta main sur mon genou, que tu me susurres à l'oreille, que tu m'enlaces, que tu te déclares.

Le temps, toujours fou, toujours lent, passe.

Toi, tu attends que je ne t'attende plus…

Mais le pourrai-je ?

Et puis désormais, je ne veux plus que le temps se conjugue avec toi, pas comme amant, pas comme avant. Je ne veux plus qu'il soit forcément rythmé par nos rencontres.

Je veux qu'il s’interrompe, arrête sa course folle et me laisse l'occasion d'attendre à nouveau… un autre.