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Quelque chose vibre sur l'étagère derrière lui.

Etienne se lève, ferme la fenêtre. Il aperçoit le jouet mécanique, un oiseau en fer blanc, il continue de picorer. Le courant d'air a dû libérer le ressort. 

Il effectue quelques soubresauts, puis s'arrête. 

Etienne le saisit, tourne avec difficulté la petite clé, l 'oiseau picore à nouveau.

Etienne le regarde intensément. Pourquoi a-t-il gardé ce jouet d'enfance ? 

Il devrait pouvoir se rappeler, il voudrait pouvoir se rappeler. Il essaye encore, en vain.

Ses yeux ne quittent pas l’étagère, ils se posent sur un cadre. Ce jeune marié sur la photo, c'est bien lui, mais cette jolie jeune femme lui tenant le bras ?

Il a beau fixer le visage, aucun nom, aucune odeur, aucun timbre de voix, aucune joie, aucune tristesse...rien. Il aimerait tant pouvoir se rappeler son parfum, son grain de peau, sentir ses mains, ses caresses dans ses cheveux, juste une fois.

Les yeux humides, Etienne retourne s'asseoir près de la fenêtre, le regard hagard.

Le jouet résonne à nouveau.

Du plus profond de lui remontent des effluves de pain d’épices, Etienne s'accroche à cette odeur venant de tellement loin. Un visage de femme se dessine, elle serre dans ses bras, un petit garçon, il joue avec un oiseau mécanique. 

Etienne se concentre, il veut garder le plus longtemps possible ce doux souvenir, le remplissant de bien-être. 

Mais il sait que bientôt, tout deviendrait noir, miteux et disparaîtrait.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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