Ça se bouscule dans ma tête. Tout n’est que vacarme, folie et confusion. Hier je voyais la vie en couleurs, la nuit en scintillements d’étoiles et le jour en éblouissements d’un bonheur jamais tari, d’un amour toujours plus fort, d’une vie à la mesure de nos merveilleux et uniques sentiments. Et tout-à-coup, tout s’écroule, je sens que nos deux mondes, si fusionnels, si parfaitement complémentaires hier encore se scindent brutalement, se déchirent et se déclarent une petite guerre que je n’ai hélas ni souhaitée, ni prévue, ni vu venir.
A qui la faute ? Au temps sans doute, à la vie compliquée que nous menons, aux séparations imposées par nos obligations personnelles, les distances, les aléas et les tourbillons vertigineux de la vie. Les influences parfois sont aussi néfastes. On ne s’en soucie pas, ignorant combien l’âme humaine est fragile, combien nous sommes façonnés, dirigés, conditionnés par notre entourage, par notre famille, par ce que nous appelons parfois un peu exagérément nos « amis », ceux qui vous prodiguent leurs meilleurs conseils, mais qui aussi, et inconsciemment vous jalousent, vous en veulent de connaître un bonheur qu’eux ne vivent pas.
Oserais-je employer le mot de trahison ? Je ne t’en crois pas capable, toi mon aimée si douce, si bienveillante, si attentionnée à mon égard ! Peut-être juste un moment de lassitude, de grande fatigue, d’un besoin de te ressourcer, de faire le point, de te reconcentrer sur toi-même ? Je ne peux croire qu’un jour nous puissions écrire le mot « fin » à notre si belle histoire ! Un jour tu me reviendras, un jour, tu comprendras que même si la vie à deux n’est pas facile, elle l’est encore moins seul et que tout être humain a besoin de ses semblables pour s’accomplir dans sa vie d’homme ou de femme.
Voici en gros le courrier que je lui ai envoyé la semaine dernière. Au bout de sept jours, je n’avais pas de réponse. Alors, je lui ai adressé un nouveau message très court cette fois en lui donnant rendez-vous là où nous avons passé ensemble tant de moments merveilleux, à la terrasse de ce petit café intime où tout nous était devenu si familier, même le patron avec sa grosse bedaine et son éternel chandail ; et même le chien Grisbi si fou et si envahissant !
Je l’ai attendue pendant deux longues heures. C’était sa dernière chance et elle n’est pas venue.