Assis sur un banc, les yeux fermés, il humait l'air exaltant du parfum des roses trémières de son jardin.
Il avait fêté l'apparition des premiers bourgeons, au moment des semailles, en ce début de printemps, avec un petit verre de "génépi".
Il vouait à ses fleurs une passion toute nouvelle.
Le parfum envoûtant des "sidonies», cette race de roses anciennes, lui assurait un regain d'énergie.
Tous ses sens étaient en éveil. Le pépiement des oiseaux, le bruissement du vent dans les feuillus, les rires du turbulent petit garçon des voisins, ravissaient ses oreilles mieux que le concerto des 4 saisons de Vivaldi.
Les rayons du soleil sur sa peau, la caresse de la brise sur ses joues jouaient comme une délivrance de ces longs mois d'hiver.
Un sourire sur les lèvres il s'endormit.