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Oh, bien sûr, je ne peux pas dire que je n'aime pas le printemps. C'est une magnifique saison au cours de laquelle la nature se réinvente : et quoi de plus beau que de renaître et se réinventer ? Après un hiver de confinement, à végéter sous la terre, la neige et le froid, la végétation se lâche dans toutes les directions. C'est la délivrance totale. Dans les haies de feuillus, les bourgeons émergent, discrètement d’abord, puis avec assurance, pour déployer une verdure foisonnante aménageant des coins secrets, des espaces protégés dévoués au monde animal. Les oiseaux viendront y faire leurs nids avant d'imiter, par leurs chants, les violons de Vivaldi : parades joyeuses et guillerettes pour appeler l'âme sœur. Viennent enfin les humains qui s'attellent aux travaux des champs en commençant par les semailles. Et tous de faire la ronde au rythme de Jacques Brel : "Au printemps, au printemps, et ton cœur et mon cœur sont repeints au vin blanc...".

 Et c'est là que nous voyons que ce printemps, si joli soit-il, entraine aussi avec lui un regain de cortèges turbulents plus ou moins mièvres. Anne Sylvestre chantait "V'la l'printemps gnan-gnan, V'la l'printemps Huguette V'la l'printemps Gontrant V'la l'printemps faisons la fêêêêteeee". Sommes-nous tenus, en cette saison, de mettre du rose à nos joues et d'exhaler le parfums du désir obligé ?

Éloignons les passions tristes, même en période de confinement et vivons celles qui sont joyeuses. Mais pourquoi n'associer ces dernières qu'au printemps ? Nos désirs, comme le printemps, méritent bien mieux que ça ! Vous ne croyez pas ?

Tag(s) : #Textes des auteurs
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