Je n’aime pas les départs.
Je les pressens définitifs.
Partir rester repartir la vie
Comme un film de Lelouch
Est incessant recommencement.
L’on se croit au port, et l’on n’est qu’en transit.
J’ai vécu la retraite comme une victoire
Une libération
Loin de la ville frelatée
Des rythmes inhumains
La paix
La pause
Dans la maison aux oiseaux
Mais les joyeux retraités sont des morts en puissance
Le temps ne s’en va pas, non
Mais nous nous en allons
Pour le terminable voyage
Tiens prêts tes bagages
Tu vas partir bientôt
Mon homme a failli mourir, voici bientôt deux ans
Il est, comme on dit maintenant, « à très haut risque »
Pas un instant sans que j’y pense
Dans tout moment de réjouissance
Dans tout instant de plénitude
La conscience aiguë de la finitude
Je n’aime pas les départs
Je les pressens définitifs