P201 Marielle - Rêves d’été

Petite fille joyeuse, dans sa robe légère

Court dans l’allée royale aux sombres frondaisons

Bondit d’une ombre à l’autre, s’étourdit de lumière

Foule l’herbe brulée qu’enchantent les grillons

Danse le fandango sous les murs altiers

Se délecte des roses et des buis parfumés.

 Vite, gagner la fraîcheur des salles aux cent piliers

Virevolter sous les voûtes obscures et millénaires

Jouer avec la lumière éclaboussant la pierre

Dissiper par ses rires le silence solennel.

Est-ce le pas lourd des soldats fatigués

Cet écho sourd au roulement de tambour ?

Ou bien de l’orage le grondement sourd

Dans la moiteur de cette fin d’été ?

Combien de petites filles à l’éventail ouvert

Les fantômes révolus ont-ils vu passer

Chapelets égrenés le temps d’une saison ?