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Depuis quelques jours, la maison commence à s’animer. Je sens bien que les fêtes de fin d’année, Noël et jour de l’an approchent à grands pas.

Je les entends bien discuter, le soir, lorsqu’ils rentrent du collège pour la plus jeune et du lycée pour l’ainé de la fratrie. Ils discutent tous les deux de ce qu’ils vont demander à leurs parents comme cadeaux de Noël.

Les temps ont bien changé. Voilà seulement quelques années, ils adressaient une liste écrite au père Noël, mais maintenant, c’est chose révolue. Ils sont adultes, comme ils disent ! Tu parles ! On leur appuie sur le nez et il en sort encore du lait. Que veulent-ils nous faire croire ?!

Dois-je toujours avoir l’espoir déçu, comme les années passées, d’être réveillé de ma longue nuit de solitude ?

J’ai pas mal pris la poussière dans le carton où je me trouve enfermé. Il n’y a plus de respect pour les vieux par les temps qui courent. Le grenier est froid et humide. Quand on pense que le froid et l’humidité sont propices à la propagation des virus, on peut s’étonner qu’ils n’aient pas usé, pour nous, des précautions prises pour eux-mêmes. L’ingratitude fait partie de leur manière de vivre et de se comporter, décidément !

Il y a peu, ils sont montés et franchement, j’ai eu espoir pendant quelques minutes, en voyant la fille me prendre dans sa main et me regarder avec un brin de nostalgie, qu’elle me ressuscite en me sortant de l’oubli. Enfin, c’est ce que j’ai ressenti en la regardant bien dans les yeux. Elle voulait faire une crèche où j’aurai – disait-elle à son frère – pu représenter Joseph. Mais le frangin, en a rejeté l’augure avec dédain. Ça m’a fait de la peine.

C’est ringard, a-t-il cru bon de rajouter, comme si ce n’était pas assez, c’était dépassé... Les Duplos !

Du coup, elle m’a laissé tomber dans la caisse, sans plus de précautions qu’un vieux chiffon jeté à la poubelle. Quel mépris !

Les jours ont passé et à l’approche des fêtes, les choses se sont précipitées et la surprise arriva, lorsque les parents ont cru bon de monter au grenier.

Du coup, je repris espoir en la vie. Les parents, eux, savent bien que je ne suis pas si ringard que ça !

Ils m’ont pris en main et pas que moi, aussi tous ceux qui se trouvaient en ma compagnie.

Nous avions repris tout d’un coup de l’importance pour eux, semblait-il...

Ils nous mirent dans un autre carton un peu plus neuf, et ainsi empaquetés nous perdîmes de l’altitude. Du grenier où depuis des années nous étions enfermés, nous les Duplos, les Durand . Les Duchenocs et les etcétéra, nous allions retrouver une nouvelle vie.

J’avais quand même bien de la peine de les quitter, car je les aimais bien les enfants de la maison, mais moi et les autres allions semblait-il faire le bonheur d’autres enfants plus jeunes, qui n’avaient pas la même chance dans la vie. Sans nous retrouver à coucher sous les ponts, nous allions retrouver une nouvelle vie dans un petit appartement sans grenier. Ainsi, nos craintes d’être rejeté dans les combles se dissipaient au moins pour un moment... Celui du temps perdu.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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