Longtemps je me suis couchée de bonne heure.
Le repas finissait. Le temps des dents, du baiser, du pas lent dans l’escalier, de cette tentation continue d’écouter ce qu’ils disaient, et puis la routine jamais acquise.
Regarder sous le lit, derrière la porte, éteindre la lumière, tenter la lampe de poche, ou le Mp3 Walkman,.... S’abstenir de respirer.... Allait elle monter ?
Fallait-il se réjouir, tout cacher, avoir peur...
Longtemps je me suis couchée de bonne heure...
Parfois elle m embrassait à mourir
Parfois je me cachais pour lire
Parfois des paroles peuplaient mes fantasmes, #tachan, Barbara,#
Parfois j’attendais leur coucher pour redescendre comme un voleur...
Yaourt, confiture, Nutella..
Ensuite je me suis couchée si tard...
Dormi si peu
Rencontré tant....
Marché tant...
Travailler tard...
Plus personne
pour m embrasser
me surveiller
Ou des corps de passage...
Il est 2019
Et je dors tôt
Me réveille aussitôt
Personne
Plus jamais
A me dire je t’aime...
En me couvrant... Bordant
M embrasser malgré les rebuffades.
Veiller
A ce que la respiration s’apaise
Et dormir enfin...
Je ne dors plus ni de bonne ou de mauvaise heure... Je tombe et me relève...
Longtemps eux ils se sont couchés de bonne heure.
Eux mes enfants
Elle toujours, et ce baiser
Cette question en attente...
Lui et ce repli
Puis cette attente...
Longtemps on apprend à se coucher
Puis ne plus se coucher
L’heure reste la bonne
Ou s’évanouit