Une idée me taraude : que faire de tous ces naufragés qui s’échouent sur les plages du sud de l’Europe ?
Ils ont un portrait bien établi : peau noire ou basanée, cheveux hirsutes, iris éteints et désabusés, habits déchirés… Est-ce de leur faute s’ils sont nés au mauvais moment dans le mauvais pays ? Est-ce de leur faute si les cicatrices de la vie s’amoncellent sur leur visage ? Est-ce de leur faute si l’indifférence générale anéantit tous leurs espoirs d’une vie meilleure ?
Peut-on continuer de se laver les mains, de colporter des mensonges et de laisser perdre à notre vie toute sa saveur ? Les hommes oublient vite, mais l’humanité a une mémoire d’éléphant. A l’heure de rendre des comptes, comment voudrons-nous faire croire que nous ne pouvions pas faire autrement ?
Voici des mots, mais quels actes poser en face de ces maux ?