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Je suis sur ce quai et c'est tassé entre mes valises que j'y ai été déposé.

L'impression d'y avoir rangé une compagnie de baleines, bien trop lourdes et inadaptées pour la terre ferme.

Le train est loin, j'en imagine la fumée grimper au ciel. La ligne est close, c'était le dernier. Trop peu vivent ici pour lui... alors j'y vivrai aussi?

Naufragé.

Il était 18h02 quand je suis monté pour l'ici d'un ailleurs désormais inaccessible par le fer.

Il n'y avais plus rien à faire. Bien trop ému, je suis monté dans un autre train que celui que je m'étais destiné. Lui, sûr, s'est mis à rouler. Alors j'ai laissé faire.

Lorsque le contrôleur a frappé à la porte du compartiment dont mon iris découvrait fermement le vide, je ne l'ai pas entendu. Je ne l'ai jamais vu à vrai dire, le vide, comprenez vous..., mais nous avons pu parler. Il n'a pas sanctionné mon erreur et accepté mon billet pour nowhere. Je lui ai demandé le nom de gare le plus savoureux à ses sens sur la ligne: "L'île aux anges" me répondit il fermant la porte sur ce sourire.

Il n'y avait plus qu'à l'attendre. Autour de 21h, la gare de l'île aux anges fût annoncée. Cette gare eut ainsi ses 3 dernières minutes d'arrêt de train, que j'utilisa pour m'en extirper avec tout mes embarras.

Je suis sur ce quai et c'est tassé entre mes valises que je m'y suis déposé.

Les étoiles commencent à faire surface et la lune, ronde, pleine, veille sur moi, ce soir je suis son fils.

Le chemin parcouru... ma plaie va se fermer, c'est désormais évident. Un souvenir, une cicatrice: voici son avenir. Ce n'est pas elle qui m'emportera.

Encore un peu sonné, je n'ai pas songé à observer mon environnement proche, à la recherche d'un possible un abri établi, pour la nuit. A peine l'idée évoquée, que mes yeux scrutent comme s'ils se savaient cherchés.

Cette silhouette blanche avançait si lentement dans la lumière ténébreuse de la nuit. Aucune peur ne me vint, eau contraire. Un flot d'espoir si intense, que deux larmes de joie me colportèrent mes émotions profondes, me les murmurèrent le long de mes joues et s'en allèrent me trahir auprès de la silhouette en rejoignant son sol.

Elle se figea.

Sa tête se releva. Vu visage! Portrait caché de l'amour!

Une brise me souffla poussière au visage, me contraignant à fermer les yeux une fraction d'instants, dans lesquels la silhouette disparu en douceur, sans me tarauder.

Je suis sur ce quai, aux anges, et c'était tassé entre mes valises qu'une colonne d'éléphants roulants m'y a déposé. Je suis aux anges comme la plume. Bonne nuit.

Tag(s) : #Textes des auteurs
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