Cent fois fut venu à la grand messe des eaux
Cent fois baptisé par la perle de sel
Où mourir, où naître, aux sources immortelles
De sang battant la houle fit un lit de flots.
Sonne le xylophone de coques brisées
Sous les récifs trempés dans l'acier froid du soir
Une nuée déchirée dévoile enfin le phare
Et la nuit d'ambre bleu parcourue d'alizés.
Elle, par l'écueil des sables, sauve le prudent
Elle, noyant l'espace d'ondulations douces
Elle, semée d'étoiles et de méduses rousses
A la péninsule délivre un corps vivant.
Une couronne de lichens orne son front chaud
Les algues à sa ceinture de multiples clefs
Il rêve à la frange des flots dentelliers
D'étreindre un gouvernail, et de fendre les eaux.