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J’ai vu la mer et son corps bleu se déchirer

Là, contre les récifs de la péninsule,

Je l’ai vue souvent de mes yeux incrédules

Frétiller de plaisir contre les alizés,

 

Folle sauvageonne qui nourrit les récits

Des marins rescapés aux gouvernails happés

Qu’une houle menaçante un jour a brisé,

Je t’ai aimée depuis mon phare dans la nuit.

 

Ô maîtresse, dans tes eaux constellées d’écueils

J’aperçois ma vie tournoyer dans les remous,

Profonds et insondables, vastes bouche-trous

De mes nuits couvertes d’un incongru linceul.

 

Des lichens parasites parsèment mon corps

De tâches impures que seules tes eaux bleues

Pourraient adoucir avant de te dire adieu,

Belle enfant, je t’ai aimée et je t’aime encore.

 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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