Octobre 1999, l’Homme m’enlève à cette vie compliquée, insupportable et toxique que je mène en compagnie de « la mère » et de mes frères.
Ho, ce n’est pas vraiment de sa faute à elle, puis ce n’est pas facile d’être parent n’est-ce-pas … Enfin toutes ces choses qu’on dit en haussant les épaules quand on sait qu’on a profondément raté …
Décembre 1999, je reviens la voir, sourire aux lèvres, un + bleu apparu dans une petite fenêtre en plastique me fais croire à l’avenir, aux lendemains qui chantent et aux bonheurs possibles.
« Mieux vaut ça que se casser une jambe » me dit-elle, puis « C’est chiant pour mon nouveau compagnon, grand père à 25 ans, ça craint ! »
Je repars sur ces paroles, complètement défaite. Le petit plus a dû les entendre lui aussi puisque 2 jours plus tard, gêné sans doute de provoquer tant de désapprobation, il a préféré s’en aller, fuyant mon corps, anéantissant cet espoir qui reprenait.
Février 2000, je retente ma chance, voulant la voir à nouveau et devant mes yeux éberlués, c’est une maison vide, en vente et abandonnée qui se dresse. Elle, mes frères, tout a disparu, mais où sont-ils ? Le téléphone a depuis longtemps cessé de répondre, je n’ai aucun moyen de contact, il me restait une adresse, elle est désormais inutile.
Cette maison murée, « ma » maison murée, c’est le cœur de cette mère à côté de laquelle j’ai vécu de longues années durant, sans avoir pu en percer la carapace et y faire ma place.