Tu es lourd,
Empoisonné,
Tu étrangles l’âme et pinces le cœur.
Tu martèles bruyamment les attentes bafouées,
Les histoires niées, les bouteilles à la mer, tristement abandonnées.
Tes présents sont poignards,
Quand tu es l’unique retour d’un geste posé,
La seule réponse à un espoir exprimé.
Tu isoles, cloisonnes derrière un mur épais,
Tu es écho des souvenirs passés.
Tu es absence prolongée, sans espoir de retour,
Tu es...non assistance à personne en danger,
Ignorance, indifférence…
Presque divin, presque devin,
Tu rends paisible ou malheureux…
Regard tourné vers l’autre, ou miroir profond,
Absence qui torture, ou chemins tortueux.
Il faut te résister pour ne pas sombrer
Pour entendre d’autres mains appeler…
Tes présents sont tremplins,
Quand, discret, sans aucun bruit,
Tu invites le respect, l’écoute, la paix intérieure…
Lorsque je te choisis,
Tu es repos, caresse…friandise rare, douce à savourer…
Je me vautre dans ton nectar luxueux, y puise un temps de pause, de recul, d’analyse…
Tu m'ouvres la porte de l’essentiel, m’offres la distance,
Tu me permets de réfléchir, me détendre, me ressourcer….
Tu suspends, prolonge les doux instants,
Les accompagne d’une musique rare et fine.
Complicité ou solitude,
Tu as de multiples visages…
L’un est plaisir, l’autre est souffrance…
Il faut t’écouter, t’apprivoiser
Et puiser, dans ta force
L’énergie d’avancer ….
Ciel étoilé ou soleil de plomb
Tu éclaires ou enlises l’être tout entier
Tu es d’or ou mortel,
Tu es tristesse aussi…
D’une seule lettre, un simple H, tu installes l’attention,
Grâce à toi, le malade pourra se reposer…
Toi, silence tant apprécié,
Toi, silence, impossible de t’ignorer….