Silence, je te salue, quand dans la quiétude de mon jardin, les paroles inutiles cessent enfin de m'entêter
Silence, je te respecte, quand le soir venu, loin du rugissement urbain, tu me rejoins au doux ressac des vagues
Silence, je t'aime, alors que sur la portée de mes jours, tu joues les arpèges de mon humeur et de mes soupirs
Silence, je t'adore, quand dans la blancheur immaculée de la neige, tu feutres le bourdonnement de la ville en éveil
Silence, je te célèbre, quand tu te fais présence apaisante tout au long de mes rêves éveillés
Silence, je te déteste lorsque tu laisses mon esprit errer dans la solitude secrète de ma déprime
Silence, je te maudis quand tu m'abandonnes aux nuisances sonores des décibels en colère
Silence, je te hais, quand dans la maison endormie, je n'entends pas le bruit de ses clés qui briseraient son absence
Silence, j'ai peur quand je n'entendrai plus les battements de son cœur au diapason du mien
Silence !