Ô mon amour, ton visage si lisse emportait tous mes élans,
Sur le mien je recevais, émerveillée le feu de ton regard ardent
Qui m’embrasait peu à peu avec tendresse,
Grande prudence et délicatesse
Infinie douceur et caresses
Peu à peu une brume légère , éphémère,
Comme un imperceptible voile diaphane se tissait
Entre nous une énergie subtile nous liait
Et ton pur visage physique s’estompait
Pour laisser place à mon rêve le plus parfait
Nos yeux clos n’ont plus eu besoin de voir l’autre
Pour laisser resplendir cette joie unique
Et caresser sans fin les traits gravés dans nos mains
Masques du temps peu à peu apposés
Rides après rides sur nos visages dessinées
Nous voilà au terme de ce long voyage
Séparons-nous au détour du rivage
Tu refuses désormais de regarder ma souffrance
J’ai compris ton irrépressible terreur
Tu es libre de t’enfuir dans tes propres marécages
Je garde au creux de mes mains
Le simple relief de tes traits en partance
Si souvent dessiné que je me souviens
Chaque nuit dans mes rêves les plus sereins
De ta moindre ride et du creux de tes reins.
Adieu aux face à face sous les draps bien cachés,
Eclats de rire chatouilles et formes dessinées
Nos corps lovés , apprivoisés et se reconnaissants
Mon cœur écoutant rassuré, battre le tien
Puis le sommeil apaisé, partagé, main dans la main.