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Quand le matin se lève sur la mer

Et blanchit le rivage d’ondes bleues,

Ces longues paupières diaphanes

Cernées de minuscules halos bruns,

Sont flétries par l’écume des flots,

Et gonflées de mille perles d’argent.

Ses cheveux blancs dépeignés

Tourmentés par un vent gémissant

Flottent sur des épaules courbées

Ou se fondent dans l’écume du temps.

Le meilleur des instants éphémères

Est accroché pour toujours à ses haillons,

Et ses amours, comme une liqueur sucrée

La vieille les savoure toujours avec délice.

Il n’est point de souvenir amer

Qui ne se reflète dans les vagues,

Ni de regret résigné ou inavoué

Qui ne se brise contre les rochers.

Demain elle arborera le même sourire

Sur ses lèvres tremblantes et ridées

Et dans la lumière bleuâtre du jour

Où des mouettes suspendent leur vol

Une vieille femme attend la dernière vague,

Une larme au coin de l’œil.

 

Tag(s) : #Textes des auteurs
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