Des petits ronds dans l’eau, creusés par la pluie,
Des vaguelettes, des bulles, des traces de vie,
Des touches de bleu marine, de l’encre, du lavis
Des éclaboussures de blanc sur la toile endormie
Et tes paupières translucides comme un trésor échoué
Depuis la grève sauvage jusqu’aux lointains sommets,
Et tes cheveux roux, par la mer abreuvés
Ma déesse, mon amour, ma muse, ma beauté !
Et toutes ces vagues, déversant une liqueur laiteuse
Tu les as si souvent fredonnées comme une berceuse,
Sous mes coups de pinceaux, belle et gracieuse
Mon Aphrodite, ma nymphe, ma baigneuse !
Mais le bleu amer de tes yeux s’est fondu dans les eaux
Se répandant au creux des rochers sans un mot
La toile jaunie par le temps, demain se fera l’écho
De nos amours, méli-mélo d’une passion en pinceaux.
J’ai gravé dans mon cœur ton sourire d’enfant
Qu’un amas de lumière bleue ravivera aux vents
Quelques touches d’ocre pour le soleil levant
Quelques larmes pour arroser le printemps.
Ma déesse, mon amour, ma muse, ma beauté
A jamais dans mon aquarelle confinée !