Par un clair et chaud jour d'été, nous décidons d'aller passer la journée à la crique bleue - où la mer est d'un bleu marine-. L' accès en est difficile. Il nous faut emprunter les chemins frayés , chaque fin de printemps par les garde-forestiers , pour parvenir à la pinède qui surplombe la crique. Là, nous garons , à l'ombre des arbres, sans crainte ni souci ,le véhicule. Nous descendons par une sente escarpée: elle derrière, les chapeaux à la main ; moi, devant , prévenant ses dégringolades éventuelles , tout en portant le parasol , les tapis de sol et le panier de victuailles. La grève, embaumée des senteurs résineuses mêlées aux odeurs de l'iode et des algues, est déserte , son le sable doré , est chauffé , déjà par les premiers rayons de soleil .
Rapidement , nous nous déshabillons , libérant nos corps -otages de vêtements - nus ,natures , nous courons vers fond de la crique pour planter la parasol. Avant même d'étaler les tapis et nous pommader, nous jetons un premier regard vers l'horizon: la vision ,la brume matinale s'étant dissipée, bien avant notre arrivée, est claire: le rocher, éternelle vigile muette, émerge (il semble courroucé-est-ce là, un effet de d'optique ? ) de la nappe azurée, ondoyante, miroitante qui du rivage paraît plus bleue encore . L'air est tiède. Le silence que ne perturbe que le clapotis des vaguelettes , enveloppe la crique et les environs. Nul individu ne saura venir , jusqu'ici, aisément , profaner ce lieu discret , paradisiaque et l' empester de fumée de cigarettes...
Allongés l'un contre l'autre , exposant nos corps aux rayons dardants , nous restons ainsi un très long moment : ce n'est que vers midi que suffocants, suants nous nous levons , courant à grandes enjambées vers les flots , à la recherche de la fraîcheur . Nous plongeons , fendons la mer , des vagues légères nous caressent les épaules ; nous nageons vers l'horizon ; au large , frissonnants nous émergeons de l'eau et grimpons sur le rocher surchauffé. Quelles sensations agréables!... Nous restons là , le regard tourné vers le lointain où la mer et le ciel s'accouplent en fusionnant leur couleur.. Reposés ,rafraîchis nous regagnons la plage . Quelle journée ! exécutoire de tous les tracas et agacements de la vie citadine que ni les activités ni distractions n'arrivent à occulter ... Au soleil couchant, sereins nous retournons en ville.