elle me regarde
l'oeil suppliant et humide,
le sourire timide
la tête légèrement inclinée.
une petite main étire une caresse satinée
l'autre triture le coin de son tablier.
Marion pose ses jolies boucles sur mon bras,
ne me quitte pas des yeux, presque aux abois,
les deux pieds entortillés dans un même sabot.
"Ma chérie, veux-tu un gâteau ?"
de la tête, Marion me dit "non""
"veux-tu peut être un bonbon ?"
"non, je veux seulement te dire un gros secret"
pensant à quelque bêtise, je me penche intriguée
alors, six petits papillons me caressent l'oreille,
six petits mots couleur vermeille
m'offrent quelques secondes de paradis :
"je t'aime très fort boucoup, Mamy".