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Le pont Saint Esprit est large, il enjambe l'Adour. La Nive ensuite attire le piéton vers la ville. Cette eau dans la ville sait mettre la joie, la gaîté les jours de liesse. Mais lors des pluies d'automne  la fureur des eaux montre la rage des beaux jours perdus. Voltigent alors les feuilles mordorées, mortes-dorées dans le gris chargé du ciel, dans le brun du flot. Au bord du quai, tangue la péniche amarrée qui perd ainsi de sa majesté.

Après la tempête, un froid du nord a brusquement enveloppé la nuit, et de l'Adour, les brumes matinales  s'échappent maintenant en cercles ascendants et laissent percer un franc soleil qui illumine soudainement les êtres et les choses.

Qu'il est beau ce ciel ce matin sur ce jardin de ville. Les marronniers semblent sourire et leurs bogues éventrées sur le sol sont dispersées.

Cela rappelle des sorties en forêt, dans les bois de châtaigniers, les fougères roussissantes, les champignons naissants : des bleus, des rouges, des oranges, des bruns, des noirs comme les trompettes de la mort, sous les feuilles cachés, certains pourrissants dans une odeur de vie quittée au milieu de touffes d'herbes semblant, elles, ressuscitées. Une clairière soudain traversée par un  rai de lumière, une buse fendant  l'air  en un vol doucement plané. Nous cherchions les plus belles feuilles, celles dont les couleurs chantaient à nos cœurs. C'était un jour…..

Mais pour l'heure, l'air est calme et doux dans ce jardin de ville, quelques feuilles du hêtre roux s'envolent, une femme seule traverse l'allée. Le soleil un instant enflamme sa  chevelure, un enfant court vers elle «  regarde maman, toutes les jolies feuilles que nous avons ramassées avec Papy pour faire la peinture demain à l'école ». Le grand père s'approche aussi et tous trois repartent.

Et si nous allions aux bois cet après-midi….

Tag(s) : #Textes des auteurs
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