L'esprit tourneboulé
Je me réveille enfin
Des doux bras de Morphée
Qui me tenaient en vain.
Mon haleine chargée
Me soulève le cœur ;
Ce vin, que j'ai gouté,
M'a laissé son aigreur
Ce délicieux breuvage
M'a dilaté la rate,
Je n'ai pas été sage
A moi, Bicarbonate !
Pas le moindre murmure
Ne trouble ma chambrée
Et même aux encoignures
Tout me semble vidé.
Où es-tu donc, mignonne ?
Maintenant que j'y pense
Je n'ai pas vu cette conne
Tirer sa révérence.
Quand je l'ai vu, hier,
Sous son fanchon trempé
Qui rendait si fier
Son visage émacié
Je n'ai pas hésité,
J'ai prêté mon épaule
Elle s'y est accroché
Pour y jouer son rôle.
Elle m'a enflammé,
M'a donné toute sa hargne,
Pour elle j'étais prêt
A battre la campagne !
Pour elle j'aurais pu
Partir les pieds devant
En paiement de mon dû,
Sans un atermoiement.
N'est ce pas paradoxal
D'être prêt à mourir
Pour une beauté fatale
Qui vous donne un sourire ?
Elle n'a fait que passer
Au travers de ma vie,
Le temps d'une soirée
Pas même d'une nuit.
Désormais il est temps
De reprendre du poil
De la bête en partant
Vers de nouvelles escales.
Mon matelas est chaud,
Je fais corps avec lui
Et m'enfonce à nouveau
Pour finir ma nuit.