V enez, regardez,
E lle s'étire sur ma ligne,
I mpalpable et pourtant réelle,
N erveuse ou alangui, elle vibre
E t palpite sur sa tracée. Maligne,
S ûr d'elle, par foi, elle dérive.
B erçant les maux sur mes rives
A vec cet allant parfois cruel,
I l lui arrive de compatir
S ans pour cela se faire la belle,
E vidant sa veine à l'air libre,
R icochant sur la mer de mes pensées.
L ibre d'y déposer ses baisers,
I l n'en faut pas moins d'une ritournelle B ien cadencé pour la faire virevolter.
R ien ne peut ralentir sa danse
E t l'entraver quand elle décide ainsi de partir.
T elle une plume par le vent ballottée,
O n la croirait moins légère quand l'arrogance
U tilise sa vélocité pour en imposer.
R ieuse ou perfide, téméraire ou timide,
M esure reste à sa portée.
E ludant ses déserts arides,
N oircissant le fil de sa volonté,
T elle une maîtresse tourmentée,
E lle est constamment en recherche d'équilibre.
J amais, pourtant, elle ne me quitte,
A lignant signes et arabesques variés
S ur de larges plages de fibres.
M iroir s'en tint à mirer mes délires,
I les de jasmin que ces écrits abritent,
N e vous arrêtez pas à ce qu'elle vous fait lire.