La mer étale étend son manteau gris de sépia en clapotis d'écume au gré des flots
Jusqu'à baigner sur l'horizon lointain les péninsules sauvages où sommeillent les lichens
Ancrés au pied du phare de pierres domptées par les ardeurs osées
De la turpitude des vents inconvenants sous l'audace des Alizés en furie
Le marin à la barbe hirsute la main à la barre du gouvernail somnole
Son regard glissé vers l'onde tapissée d'écueils en récifs
Caressés par la houle boudeuse
Il guette la seiche les serpents de mer les anémones étoilées et les rochers vermoulus
Où il sait qu'entre les anfractuosités lacérées et les arrêtes coupantes
Les tentacules musclées des pieuvres recherchées doivent s'aventurer
Les brumes de la mer déchaînée en bras enlacés serrent
Le vétuste rafiot à la coque usée par les tempêtes d'hier
Son pont balayé par les pleurs roulants des rêves abandonnés
Voit les chants du marin au cœur esseulé s'envoler vers les rives lointaines
En rivages accostés les pas de l'homme à la peau burinée laissent s'échapper l'encre
Sous les chauds pays où à l'ombre des parasols colorés il écrira ses contes enfantins